Amir Abdou, sélectionneur des Mourabitoune: "La Coupe du Monde, ce serait l’apothéose"

Amir Abdou est le nouveau visage en vue chez les sélectionneurs africains. À la tête de la Mauritanie, le natif de Marseille voit sa sélection jouer les trouble-fêtes lors de cette campagne qualificative pour le Mondial 2026.
Le sélectionneur de la Mauritanie espère que son équipe bousculera la hiérarchie lors de cette campagne qualificative pour la Coupe du Monde de la FIFA 26™
Les Mourabitounes sont dans le Groupe B avec le Sénégal, le Togo, la RD Congo, le Soudan et le Soudan du Sud

Coup d’envoi des qualifications pour la zone CAF le 15 novembre

Depuis 2022 et la Coupe d’Afrique des Nations de la CAF au Cameroun, la cote d’Amir Abdou ne cesse de grimper en flèche. Sur le banc des Comores, le natif de Marseille a réalisé deux exploits lors de cette compétition : celui de battre le Ghana 3-2 lors de la dernière journée de la phase de groupes et de qualifier les Cœlacanthes en huitième de finale de ce tournoi, lors de la première participation de leur histoire à la CAN.
Des prestations qui ont eu une résonance sur tout le continent et en Mauritanie en particulier. À la recherche d’un nouveau souffle, le pays des Mourabitounes a fait appel à ce jeune entraîneur à la vision de jeu hors-pair et qui compte sur sa grinta pour relever tous les défis qui lui font face, comme une qualification en Coupe du Monde.

Lancé dans cette nouvelle aventure, Amir Abdou parle de son rêve de Coupe du Monde et de ses ambitions avec la Mauritanie.


FIFA : Vous avez hérité d’un groupe difficile où vous allez retrouver la RD Congo quelques semaines après votre confrontation lors des qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations de la CAF 2023 [victoire des Congolais 3-1]. Est-ce une situation que vous appréhendez ?

Amir Abdou : Non pas du tout ! Le passé reste au passé, maintenant nous sommes concentrés sur ce prochain match qui nous ouvre la voie à une compétition encore plus prestigieuse. Je vous dirais même que c’est toujours un plaisir de jouer contre la République Démocratique du Congo, qui est une sélection de qualité avec de fortes individualités.


Vous allez aussi affronter le Sénégal. Les champions d’Afrique en titre sont sur une série de deux participations consécutives à la Coupe du Monde. Avez-vous un plan pour les contrer ?


(Rires) Le temps venu, nous mettrons en place une tactique pour obtenir le meilleur résultat possible. Le Sénégal est un pays voisin qui a énormément d’attaches avec la Mauritanie. Nous n'avons qu’un fleuve qui nous sépare. Nous avons une histoire commune, l’ancienne capitale de la Mauritanie était la belle ville de Saint-Louis qui se trouve actuellement au Sénégal. Il y a tellement de liens entre ces deux nations qui sont deux pays frères pour moi. On s’attend à un bon derby. Nous allons recevoir au mois de juin cette sélection qui est une référence sur le continent. On a hâte d’y être.

La zone CAF aura au minimum neuf représentants lors de cette Coupe du Monde de la FIFA 26™. Cela vous inspire quoi ?


On ne peut être qu’heureux de cet élargissement, cela augmente la probabilité d’avoir de belles surprises et de grandes performances de la part des équipes africaines. À l’image de ce qu’ont produit nos représentants au Qatar l’an dernier : la victoire de la Tunisie face à la France (1-0), le Cameroun contre le Brésil (1-0), le Sénégal en huitième de finale et que dire du parcours du Maroc !


Avec de telles prestations, ce n’est pas anodin que les projecteurs soient braqués sur notre continent. Cela constitue une fierté pour nous. Ce système de barrage est aussi une chance pour les équipes qui finissent à la deuxième place de leurs poules qualificatives. Cela ne peut être que bénéfique pour le continent.

Depuis 2019, année de sa première participation à la Coupe d’Afrique des Nations de la CAF, la Mauritanie est une des nations africaines qui connaît la progression la plus constante. Une qualification à la Coupe du Monde, qu’est-ce que cela représenterait pour le pays ?

Cela serait l’apothéose ! Cette compétition est tellement belle que tout le monde en rêve. Moi, le premier, je rêve d’une Coupe du Monde. À présent, nous sommes engagés dans cette campagne qualificative, les joueurs y croient, tout comme moi. Cette campagne qualificative va être très stratégique pour nous. Nous allons devoir bien exploiter toutes les occasions qui s’offrent à nous, éviter les faux pas et bien gérer les matchs.

La voie vers l’Amérique va être longue. À quelques jours de votre entrée en lice dans ces qualifications, quels sont les sentiments qui vous animent ?

Je suis bien, relax. Nous sommes les outsiders de cette poule. Il y a les têtes de gondole : le Sénégal, la RD Congo sans oublier le Togo qui a déjà connu une participation en Coupe du Monde en 2006 du côté de l’Allemagne. Il ne faut pas enterrer les trouble-fêtes comme les deux équipes soudanaises. Quant à nous, on va essayer de se faufiler entre toutes ces sélections, créer une nouvelle dynamique et bousculer la hiérarchie.

Quels sont vos plus beaux souvenirs de la Coupe du Monde ?

La finale France - Brésil en 1998. En tant que Franco-Comorien, né à Marseille, la prestation de Zinedine Zidane m’a fait rêver ce jour-là, comme des millions de Français. Cette finale restera gravée dans ma mémoire.

FIFA