L'histoire d'amour entre Aritz López Garai et la Mauritanie

L'entraîneur espagnol Aritz López Garai a posé ses valises en Afrique il y a plus de deux ans. Il rêve désormais de marquer l'histoire avec l'équipe de Mauritanie.Aritz López Garai s'est confié à la FIFA .
Le sélectionneur espagnol de la Mauritanie espère un futur radieux pour son équipe.Les Lions de Chinguetti sont actuellement derniers du Groupe B des qualifications africaines au Mondial 2026
Un coup de fil inattendu a fait basculer le destin d'Aritz López Garai il y a plus de deux ans. Alors qu'il avait toujours entraîné en Espagne, le natif de Barakaldo s'est laissé tenter, en février 2023, par une aventure en Mauritanie, en rejoignant le FC Nouadhibou. Moins de deux ans plus tard, on le retrouve désormais à la tête de l'équipe nationale du pays et lui espère un futur radieux pour ses joueurs.
Basé actuellement en Espagne, Aritz a évoqué pour la FIFA son histoire d'amour avec la Mauritanie et la manière dont il travaille pour faire progresser les Lions de Chinguetti. Il a également souligné l'importance de remporter au moins un match de qualification pour la Coupe du Monde de la FIFA 26™, alors que son équipe est actuellement lanterne rouge du Groupe B.

FIFA : Votre arrivée en Mauritanie a connu son premier chapitre en 2023 lorsque vous avez atterri au FC Nouadhibou. Comment vous êtes-vous retrouvé en Afrique ?

Aritz López Garai : L'aventure a en effet commencé en février 2023. Après avoir entraîné quatre clubs de deuxième division en Espagne, la pandémie a frappé et c'est une période où trouver une équipe a été plus compliqué qu'à l'accoutumée. Les opportunités qui se présentaient ne se concrétisaient pas ou ne me convainquaient pas du tout jusqu'au jour où Luis Fuertes, l'actuel directeur technique de la fédération mauritanienne, m'a appelé. Luis est Espagnol et il travaille là-bas depuis une dizaine d'années.
Je ne le connaissais pas du tout et il m'a proposé de rejoindre le club le plus titré du pays, le FC Nouadhibou. L'équipe avait perdu son entraîneur et voulait remporter le championnat mauritanien. L'appel m'a surpris. Je ne connaissais pratiquement rien du football africain, et encore moins du football mauritanien.
Avec mon adjoint, Cristian Bustos, on a atterri là-bas et c'est la meilleure chose qui nous soit arrivée. On a réussi à remporter le championnat et à nous qualifier pour la Ligue des champions de la CAF. On a passé le tour préliminaire et ainsi réalisé quelque chose qui n'était jamais arrivé auparavant dans le pays. C'était historique.
Vous devez être fier de ce que vous avez accompli, vous qui avez dû vous adapter à un changement de culture, de langue, de football…

C'est vrai, parce que quand on arrive dans un nouveau pays, il y a une autre culture, et souvent les débuts sont difficiles. Là-bas, ils parlent français et arabe. Malgré ces différences, tout le monde nous a accueillis à bras ouverts. On a réussi à gagner le championnat. En Ligue des champions africaine, on a réussi l'exploit de prendre cinq points dans un groupe très difficile composé du TP Mazembe, du Pyramids FC et des Mamelodi Sundowns. Ce fut une belle histoire.

Comment vous êtes-vous retrouvé ensuite sur le banc de l'équipe nationale de Mauritanie ?

En décembre 2024, le sélectionneur de l'équipe nationale sénior de Mauritanie a été licencié après une série de mauvais résultats en qualifications pour la Coupe du Monde. Il avait pris un point en quatre matches et le président de la fédération a décidé de me confier le poste à ce moment-là.


Vos deux premiers matches sur le banc mauritanien ont donné lieu à un résultat nul 2-2 à l'extérieur contre le Togo après avoir mené au score, puis une défaite 2-0 à domicile contre la RD Congo. Comment avez-vous vécu ces premiers pas à la tête de l'équipe ?

L'expérience a été très positive. Au Togo, on a fait un grand match. En plus de marquer deux buts, on a touché deux fois les poteaux. Cela nous a permis de prendre confiance et de nous dire qu'il était possible de marquer des buts, ce qui était alors très difficile pour l'équipe. On s'est dit qu'on pouvait gagner des matches contre des équipes africaines au potentiel plus important que le nôtre.


Les qualifications africaines pour le Mondial 2026 ne reprennent qu'en septembre et la Mauritanie n'a que très peu de chances de composter son ticket pour l'Amérique du Nord. Qu'attendez-vous de ces quatre duels et, plus généralement, de l'avenir ?

La qualification pour la Coupe du Monde est en effet pratiquement impossible. Du 2 au 10 juin, nous disputerons deux matches amicaux au Maroc et l'objectif sera clair : former un groupe de joueurs avec une idée et un modèle de jeu. Les résultats ne m'inquiètent pas pour l'instant, mais il est vrai que la confiance grandit avec les victoires. L'important est que nous ayons une identité et une façon de jouer précise pour pouvoir nous mesurer à armes égales à des équipes a priori plus performantes.

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