En route vers les JO. Natation : Grégory Mallet, entraîneur et un peu plus que ça pour Camil Ould Doua
Le double médaillé d’argent aux Jeux Olympiques de Pékin et Londres accompagne dans sa préparation le nageur girondin Camil Ould Doua, qui représentera la Mauritanie à Paris. Il se confie sur cette aventure hors du commun
C’est l’autre belle histoire de la folle aventure de Camil Ould Doua, nageur girondin de 22 ans qui représentera la Mauritanie, le pays natal de son père, aux Jeux de Paris sur 50 et 100 mètres. L’entraîneur qu’il a sollicité pour l’accompagner n’est pas un inconnu dans le monde de la natation, et des Jeux Olympiques, loin de là : il s’agit de Grégory Mallet, qui a remporté avec le relais 4x100 m nage libre la médaille d’argent aux Jeux de Pékin, avant de récidiver quatre ans plus tard à Londres, cette fois sur 4x200 m.
A 22 ans, le nageur girondin s’apprête à vivre une aventure incroyable : il va représenter le pays de son père aux Jeux de Paris sur 50 et 100 mètres nage libre. Mais au-delà des chronos, lui vise un développement de la discipline dans un pays où tout reste à faire
Leur association est cependant tout sauf le fruit du hasard. Les deux hommes se connaissent depuis longtemps en réalité. “Je l’ai déjà entraîné plus jeune au Cercle des Nageurs de Talence. Il avait 14, 15 ans. Quand il m’a contacté en septembre, j’ai été touché par son projet, totalement différent de celui de la plupart des athlètes qui participent aux JO. Il va bien au-delà de la performance : c’est un projet humain, pour faire parler de son pays et faire parler de la natation dans son pays”, loue Grégory.
“Un bosseur à cadrer”
“Camil, c’est une personne hyper bienveillante, toujours tournée vers les autres, altruiste et toujours souriante. Il ne rechigne pas au travail, c’est un bosseur. Mais s’il n’est pas cadré, il a tendance à s’éparpiller. Je suis donc là d’abord pour le canaliser. Je pense qu’il vous dira que je suis assez dur, mais juste”, concède Grégory, qui insiste. “Le haut niveau, je connais. Les JO aussi. Il a besoin d’être rassuré pour gérer un contexte euphorisant, où l’on peut un peu se perdre en côtoyant tous ces athlètes au village olympique. Il se sent investi d’une mission, il est à un tournant de sa vie où il se retrouve face à une vraie responsabilité et c’est honnêtement la meilleure chose qui puisse lui arriver, dans une société où il est parfois difficile de trouver du sens à ce qu’on fait.”
Au-delà de l’aspect physique et technique, Grégory aide Camil à canaliser son énergie et ses émotions.
Le tout jeune quadragénaire (il a eu 40 ans le 21 mars), devenu préparateur mental, n’en oublie pas pour autant l’aspect sportif, et les chronos. “En termes de performance, on vise moins de 25 secondes sur 50 mètres, soit deux secondes moins que ce qu’il faisait quand je l’ai récupéré. Je n’ai aucun doute sur le fait qu’il puisse y arriver. Maintenant, j’aimerais surtout qu’il soit dans une série qu’il pourrait remporter ainsi cela lui donnerait l’exposition que son projet mérite.”
S’il a vécu deux olympiades comme sportif, Grégory va désormais expérimenter l’envers du décor avec une double casquette inédite par dessus son catogan poivre et sel : “comme ancien athlète français, mais aussi comme membre de la délégation mauritanienne”. Pour autant, il l’avoue, l’excitation est totalement différente, constatant que le fait de connaître les coulisses de l’olympisme fait s’évaporer une partie du rêve, alors “qu’ en tant qu’athlète, on est seulement focalisé sur la performance”. Mais à l’instar des objectifs de Camil, son regard se porte ailleurs. “C’est de toute façon une belle aventure pour lui comme pour moi.”
Sud Ouest
C’est l’autre belle histoire de la folle aventure de Camil Ould Doua, nageur girondin de 22 ans qui représentera la Mauritanie, le pays natal de son père, aux Jeux de Paris sur 50 et 100 mètres. L’entraîneur qu’il a sollicité pour l’accompagner n’est pas un inconnu dans le monde de la natation, et des Jeux Olympiques, loin de là : il s’agit de Grégory Mallet, qui a remporté avec le relais 4x100 m nage libre la médaille d’argent aux Jeux de Pékin, avant de récidiver quatre ans plus tard à Londres, cette fois sur 4x200 m.
A 22 ans, le nageur girondin s’apprête à vivre une aventure incroyable : il va représenter le pays de son père aux Jeux de Paris sur 50 et 100 mètres nage libre. Mais au-delà des chronos, lui vise un développement de la discipline dans un pays où tout reste à faire
Leur association est cependant tout sauf le fruit du hasard. Les deux hommes se connaissent depuis longtemps en réalité. “Je l’ai déjà entraîné plus jeune au Cercle des Nageurs de Talence. Il avait 14, 15 ans. Quand il m’a contacté en septembre, j’ai été touché par son projet, totalement différent de celui de la plupart des athlètes qui participent aux JO. Il va bien au-delà de la performance : c’est un projet humain, pour faire parler de son pays et faire parler de la natation dans son pays”, loue Grégory.
“Un bosseur à cadrer”
“Camil, c’est une personne hyper bienveillante, toujours tournée vers les autres, altruiste et toujours souriante. Il ne rechigne pas au travail, c’est un bosseur. Mais s’il n’est pas cadré, il a tendance à s’éparpiller. Je suis donc là d’abord pour le canaliser. Je pense qu’il vous dira que je suis assez dur, mais juste”, concède Grégory, qui insiste. “Le haut niveau, je connais. Les JO aussi. Il a besoin d’être rassuré pour gérer un contexte euphorisant, où l’on peut un peu se perdre en côtoyant tous ces athlètes au village olympique. Il se sent investi d’une mission, il est à un tournant de sa vie où il se retrouve face à une vraie responsabilité et c’est honnêtement la meilleure chose qui puisse lui arriver, dans une société où il est parfois difficile de trouver du sens à ce qu’on fait.”
Au-delà de l’aspect physique et technique, Grégory aide Camil à canaliser son énergie et ses émotions.
Le tout jeune quadragénaire (il a eu 40 ans le 21 mars), devenu préparateur mental, n’en oublie pas pour autant l’aspect sportif, et les chronos. “En termes de performance, on vise moins de 25 secondes sur 50 mètres, soit deux secondes moins que ce qu’il faisait quand je l’ai récupéré. Je n’ai aucun doute sur le fait qu’il puisse y arriver. Maintenant, j’aimerais surtout qu’il soit dans une série qu’il pourrait remporter ainsi cela lui donnerait l’exposition que son projet mérite.”
S’il a vécu deux olympiades comme sportif, Grégory va désormais expérimenter l’envers du décor avec une double casquette inédite par dessus son catogan poivre et sel : “comme ancien athlète français, mais aussi comme membre de la délégation mauritanienne”. Pour autant, il l’avoue, l’excitation est totalement différente, constatant que le fait de connaître les coulisses de l’olympisme fait s’évaporer une partie du rêve, alors “qu’ en tant qu’athlète, on est seulement focalisé sur la performance”. Mais à l’instar des objectifs de Camil, son regard se porte ailleurs. “C’est de toute façon une belle aventure pour lui comme pour moi.”
Sud Ouest