CAN 2022: Adama Bâ «quitte» l’équipe nationale - Entretien

L’attaquant mauritanien Adama Bâ a décidé de prendre sa retraite internationale après la défaite face au Mali (2-0) qui sanctionne un premier tour catastrophique des Mourabitounes avec trois défaites en trois matches. Un des principaux acteurs du renouveau du football mauritanien, Bâ a ainsi décidé de tourner la page, non sans amertume et regret.

RFI : Adama, trois matches, trois défaites, une élimination dès le premier tour. Le bilan de la Mauritanie est forcément négatif…

Adama Bâ : Oui bien sûr. On était venu au Cameroun pour faire quelque chose, malheureusement, on est tous passés à côté. Maintenant, il va falloir assumer et l’équipe va devoir se projeter. Pour le reste, me concernant, c’est mon dernier match avec l’équipe nationale. J’ai passé huit bonnes années avec l’équipe nationale. Je remercie les jeunes qui m’ont accordé beaucoup de respect.

Pourquoi une telle décision, à seulement 28 ans ?

Je n’ai que 28 ans, c’est vrai, mais ces derniers mois, je n’ai pas senti la chose. Quand, je ne sens pas les choses, je préfère partir avec le respect, c’est toujours mieux. J’ai été éduqué ainsi, j’ai respecté tout le monde jusqu’ici. Je préfère partir, parce que c’est le moment pour moi.

Il y a des choses que vous n'avez pas aimées en sélection ?

Bien sûr, quand tu perds tes trois matches en sachant qu’on était venus pour passer... La dernière CAN, on avait fait des choses bien, on avait marqué deux points. Là, il y a un nouveau groupe, il y a énormément de nouveaux joueurs, donc, c’est très difficile de trouver des automatismes. Les joueurs qui sont là, on n’a presque jamais joué ensemble. Il y a un nouveau groupe et c’est difficile de faire la transition. Ce sont des choses qui arrivent, et aujourd’hui, on peut s’en mordre les doigts.

Vous pensez que c’était une erreur de limoger votre ex-sélectionneur Corentins Martins à trois mois du début de la CAN ?

Je ne veux pas prendre la responsabilité de dire ça, mais aujourd’hui, les résultats sont là. Et quand, on fait le bilan, c’est clair… On est déçus, abattus. Cette CAN, je l’ai vraiment en travers de la gorge, parce que franchement, on aurait pu faire quelque chose. Maintenant, je vais rentrer dans mon club et souhaiter le meilleur à l’équipe nationale. C’est mon pays, c’est un pays que j’aime, je me suis toujours donné à 100%. On avait créé quelque chose d’extraordinaire depuis 2013. Avant, il n’y avait rien du tout. On est venus avec une nouvelle génération avec le coach Martins que je tiens à remercier. Aujourd’hui, c’est la fin d’un cycle, je préfère dire au revoir, la tête haute.

Texte par : Ndiasse Sambe
RFI