Tokyo 2020: la Mauritanienne Houleye Ba, une institutrice double olympienne

Houleye Ba a fini dernière du tour de qualifications du 100 mètres, aux Jeux olympiques de Tokyo 2021, ce 30 juillet. La Mauritanienne, institutrice au quotidien, disputait ses deuxièmes JO après ceux de Rio en 2016. Une expérience positive pour la jeune femme, malgré tout.

L’important, c’est de participer. Cette maxime, qu’on prête à tort au réinventeur des Jeux olympiques le baron Pierre de Coubertin, convient bien à Houleye Ba. La Mauritanienne a fini dernière du tour de qualifications sur 100 mètres des Jeux olympiques. Avec un chrono de 15 secondes 26, la sprinteuse était très loin de son record sur la distance, qui tourne autour des 13 secondes.

« Ça reste quand même une très belle expérience, malgré le chrono que j’ai réalisée et le rang auquel j’ai terminée, réagit la jeune femme de 29 ans, d’autant que ce sont mes deuxièmes JO ». En 2016, Houleye Ba s’était alignée sur… 800 mètres. Une course totalement différente du 100 mètres.

« J’étais plus ou moins bien préparée pour ces Jeux de Tokyo, par rapport à ceux de Rio, explique cette athlète polyvalente. On m’a prévenue il y a moins de deux mois de la possibilité pour la Mauritanie d’envoyer une deuxième athlète à Tokyo. Je ne me suis pas du tout préparée comme il faut. Surtout quand on voit l’avance qu’ont les autres pays sur nous ».

« C’est très très difficile de pratiquer l’athlétisme en Mauritanie »

Houleye Ba pratique l’athlétisme depuis qu’elle a 17 ans, à Nouakchott. « Mais pas de manière continue car j’ai eu des moments de pause, souligne-t-elle. C’est très très difficile de pratiquer l’athlétisme en Mauritanie, surtout lorsqu’il s’agit d’une femme ».

Représenter son pays aux Jeux est un honneur mais représente aussi une pression pour la sprinteuse. « C’est un gros poids sur les épaules, expose-t-elle. D’autant que les gens ne savent pas dans quelles conditions nous sommes et si nous avons été bien préparées ».

Celle qui est institutrice au quotidien ne sait pas encore si elle tentera d’aller à Paris, aux JO de 2024. « Si les conditions d’entraînement changent, pourquoi pas ? », sourit-elle.

De notre envoyé spécial à Tokyo,
David Kalfa