Le football mieux perçu en Mauritanie depuis quelques années(président de Club)

Les citoyens mauritaniens ont une meilleure perception du sport depuis quelques années, une dynamique qui devrait se poursuivre avec le temps, estime Moussa Ould Khairy, le président de Tevragh-Zeina (TVZ) de Nouakchott, un des clubs phares du football mauritanien.

"Il y a une dizaine d’années, nous étions obligés d’aller démarcher les parents pour les convaincre de laisser leurs enfants’’ pratiquer le football par exemple. "Maintenant, c’est tout à fait le contraire, non seulement ils viennent à nous, mais en usant d’arguments très persuasifs", a-t-il déclaré à l’APS.

"Des gens importants viennent nous solliciter, les choses sont en train de changer, il est clair dans la tête des gens qu’un enfant peut bien réussir dans le football", a dit le président du Tevragh Zeina.

Il se dit convaincu qu’à la faveur de cette dynamique, "les Mauritaniens qui ont le commerce dans le sang, vont venir en masse dans un futur proche investir dans le football".

"La dynamique est enclenchée et les choses iront de mieux en mieux dans le football, j’en suis convaincu", a ajouté Moussa Ould Khairy, en faisant observer que le football mauritanien a fait "des avancées notables ces dernières années".

"Nous avons un championnat régulier mais il manque encore les moyens des clubs du nord de l’Afrique", a-t-il souligné, ajoutant que les acteurs du football doivent amener les pouvoirs publics à convaincre leurs partenaires économiques à s’engager dans un partenariat gagnant-gagnant avec les clubs.

Les clubs mauritaniens "restent encore les parents pauvres du football comme dans les autres pays de l’Afrique de l’Ouest" dont les équipes ne peuvent compter que sur des budgets faibles, d’où "le fossé (...) énorme avec les clubs nord-africains", a relevé Moussa Ould Khairy.

Tevragh-Zeina (TVZ) de Nouakchott, le club de Moussa Ould Khairy, a éliminé l’AS Kaloum (Guinée) de la Coupe de la CAF avant de se faire sortir par la RS Berkane (Maroc), détentrice du trophée.

"Nous devons continuer à prêcher la bonne parole auprès des
autorités", a indiqué le dirigeant mauritanien, selon lequel les clubs doivent avoir les moyens de gérer leurs équipes premières et s’atteler à former leurs futurs joueurs.

"Cela ne sera possible qu’en agissant à deux niveaux" relatifs à l’accompagnement des autorités et à l’intervention des hommes d’affaires, a-t-il dit.

D’après Moussa Ould Khairy, le football est une niche où les entrepreneurs peuvent venir investir avec la possibilité d’engranger des gains importants.

"L’Etat doit s’impliquer en faisant venir les grandes sociétés dans le football, amener les entreprises à sponsoriser le football et mettre en place une politique volontariste auprès des sociétés et des banques", a-t-il insisté.

Aussi s’est-il réjoui de la tenue de la CAN des moins de 20 ans en Mauritanie, dans le sens que cette compétition devrait conforter son pays dans son nouvel engouement pour le sport et le football en particulier.

"La CAN U20, c’est une expérience qui équivaut pour nous à un apprentissage, à une mise à niveau des stades mauritaniens, de nos capacités logistiques en matière d’organisation", a-t-il retenu, avant d’ajouter que tout cela devrait impacter sur le football.

Moussa Ould Khairy dit regretter l’élimination de la Mauritanie au premier tour de cette compétition, ajoutant toutefois n’avoir ’’pas l’impression que toutes les équipes aient respecté les critères d’âge’’.

"Quand je vois certains joueurs dans cette CAN U20, j’ai l’impression qu’ils ont largement dépassé les 20 ans", a commenté le dirigeant, selon qui "le plus important, c’est de former et aller de l’avant".

"Dans les années à venir, prédit-il, ces jeunes Mauritaniens vont bousculer la hiérarchie, et on doit garder ce groupe de performance et l’aider à grandir".
APS