Idrissa Sarr, premier ambassadeur du football mauritanien

Enseignant de formation, Idrissa Sarr avec son sifflet est le seul Mauritanien à arpenter les terrains du continent pour vendre l’image du football de son pays qui peinait à exister sur le plan international. Dans cet entretien avec CAFOnline pendant la CAN Total U20, il fait le tour d’horizon de l’évolution du jeu dans son pays.
Toute la famille du football mauritanienne répond unanimement quand on parle de l’ancien arbitre Idrissa Sarr.

‘’C’est le premier porte-drapeau du football mauritanien’’, indique sans hésiter le président de la Fédération de Football de Mauritanie, Ahmed Yahya quand il trouve l’ancien arbitre international assis de bonne grâce se prêtant aux questions de CAFOnline.

‘’Oui, il a été une icône, notre premier ambassadeur’’, renchérit El Hadj Sy, président de l’ASAC Concorde, un des clubs phares du football mauritanien.

Brahima Brazza connu pour être proche du football mauritanien ne fait pas semblant quand il évoque la finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 1988.

CAN 88
‘’Nous n’avions d’yeux que pour lui, à la limite le match ne m’intéressait pas du tout et je suis incapable de vous dire le score et l’équipe victorieuse, tout ce qui m’intéressait, c’était l’arbitre de la rencontre, notre grand frère, Idrissa Sarr qui a porté haut le drapeau national’’, raconte avec fierté Brahim Brazza attablé au restaurant de la Fédération de football de Mauritanie.

Du haut de ses 70 ans, la démarche est hésitante mais Idrissa Sarr garde une idée très claire de ses souvenirs et les raconte avec le sourire aux lèvres.

Avec cette impression d’avoir ‘’en tout temps et tout en lieu avoir été un bon ambassadeur pour mon pays à travers l’Afrique et le monde’’.
‘’Je suis enseignant de formation mais les gens me connaissent à travers mon sifflet même si je peux dire que je suis plus fier d’avoir donné mes années à former les futures élites de mon pays même si grâce à mon sifflet j’ai réussi à faire connaître un tant soit peu mon pays’’, rapporte le septuagénaire.

"Je suis plus fier d’avoir donné mes années à former les futures élites de mon pays"
Idrissa Sarr
Avec Idrissa Sarr, c’est une carrière riche de quatre phases finales de Coupe d’Afrique des nations en 1986, 1988, 1990 et en 1992 dont une finale en 1988 et deux Coupes du monde U20.

Et ses modèles en arbitrage, reconnaît Sarr, venaient du Sénégal ‘’mais il fallait faire mieux pour se faire inviter au banquet du football continental et mondial’’.

En plus des phases finales de CAN dont une finale en 1988, le Mauritanien a officié durant deux phases finales de Coupe du monde U20 en 1989 (Arabie Saoudite) et en 1991 (Portugal).

‘’Je suis passé de peu à côté de la finale en 1991’’, a-t-il dit appelant les jeunes arbitres africains à se faire respecter.

‘’Nous avons été désignés pour la petite finale et je n’étais pas heureux parce que je me disais que j’avais fait des performances qui devaient m’ouvrir à une désignation pour la finale de ce tournoi joué au Portugal’’, a-t-il estimé se réjouissant de l’encadrement dont fait montre la Confédération africaine de football (CAF).

Idrissa sarr
‘’Il y avait moins de suivi et d’encadrement à notre époque et l’arbitre était quasiment laissé à lui-même’’, a fait savoir l’arbitre mauritanien qui était confondu à ses ‘’cousins et voisins’’ du Sénégal.

Pour les arbitres mauritaniens en ce moment, ils sont très chanceux, a indiqué Idrissa Sarr estimant qu’ils ne marchent plus seuls.

‘’Ils sont à une période bénie et franchement je me pince pour croire que je ne rêve pas quand je vois les actuels résultats du football de notre pays’’, a-t-il relevé.

En plus des Championnats d’Afrique des Nations (CHAN) 2014 et 2018, la Mauritanie a pris part à la CAN Total 2019 (Egypte) et est le pays organisateur de la CAN U20 Total 2021.

‘’C’était un rêve qu’on imaginait inaccessible pour notre pays dans un passé très récent’’, a-t-il reconnu soulignant que les gens oublient que la Mauritanie (FC Nouadhibou) a placé aussi une équipe en phase de poules de la Coupe de la Confédération de la CAF Total en 2020.

‘’C’est immense et maintenant, il n’y a pas qu’un ou deux arbitres internationaux mais des arbitres’’, a dit Sarr dont le propre fils Babacar (Sarr) est international depuis une demi-dizaine d’années.

‘’J’ai tout fait pour le dissuader mais impossible, je dois le laisser vivre sa passion’’, indique l’enseignant à la retraite depuis 2005.

CAF