La Mauritanie au parfum des Chamois avec Sankharé et Kamara


Souleymane Kamara (18 ans) et Silly Sankharé (19 ans), deux jeunes de la réserve des Chamois, sont actuellement en sélection U20 de la Mauritanie, pays hôte de la future CAN de la catégorie.
Le cadre tranche, pour le coup, assez net avec les Deux-Sèvres. À Nouakchott, pas de vague de froid ni de gelées matinales. Plutôt un thermomètre qui dépasse allégrement les 20°, et qui titille même des températures estivales. Mais Silly Sankharé et Souleymane Kamara, eux, ne sont pas venus en vacances dans la capitale mauritanienne. Loin de là, même.

Tous les deux membres de l’équipe N3 des Chamois Niortais, les deux attaquants ont été appelés avec l’équipe U20 de la Mauritanie, pays hôte de la prochaine Coupe d’Afrique des Nations de la catégorie du 14 février au 4 mars. « Dans un premier lieu, la fédération a contacté mon agent et m’a indiqué que la sélection mauritanienne s’intéressait à moi afin d’effectuer un stage de sélection », explique Kamara, natif de Wompou, dans le Sud du pays.

Un accueil bienveillant des clubs


Et si les deux Niortais ont été contactés, c’est parce que la fédération mauritanienne, par l’intermédiaire d’Ahmed Aït Ouarab, le DTN adjoint, a fait un gros travail en amont pour détecter les joueurs évoluant en Europe, et notamment en France, susceptibles d’être sélectionnés. « Il y a eu un contact direct avec des connaissances de mon réseau professionnel au sein même des centres de formation des clubs pro et l’envoi d’un courrier officiel de notre nouvelle démarche de recrutement à tous les directeurs de centres « , détaille l’ancien joueur de Valence, Sète ou encore Clermont, qui a également misé sur le « bouche à oreille » dans le milieu, mais aussi sur… un formulaire à remplir sur Facebook.

La fédération a tout mis en œuvre afin que nous nous sentions vraiment rapidement à l’aise


« J’ai été honoré et fier d’être appelé. Étant natif de Mauritanie, rejoindre la sélection de mon pays était bien sûr un objectif et un rêve pour moi », appuie Kamara, qui s’était notamment révélé en Gambardella avec Niort. « Tous les clubs avec lesquels j’ai pu échanger ont été très ouverts et réceptif à notre démarche. Il a fallu quand même les rassurer, mais dans l’ensemble, les contacts ont été très pros et toujours en faveur du bien-être du joueur », embraye Aït Ouarab, qui a également traité avec les Chamois pour la récente sélection en U17 du jeune milieu niortais Oumar Ngom.



Une fédération en pleine progression


Sur place, les deux compères niortais, autorisés à se maintenir en forme et s’entraîner dans les structures professionnelles des Chamois depuis l’arrêt de la saison de N3, ont pu se familiariser avec leur nouvel environnement, mais aussi leurs nouveaux coéquipiers, dont la plupart évoluent dans le championnat local. « La fédération a mis tout en œuvre afin que nous nous sentions vraiment rapidement à l’aise, et le groupe nous a également très bien accueillis, glisse Kamara. Le fait d’être avec Silly a été un avantage, car nous nous entendons très bien dans la vie et sur le terrain. »



En parallèle, la fédération mauritanienne a opéré une vraie mue, elle qui a gagné plus de cent places au classement FIFA depuis 2012, notamment dans le sillage de la nomination de Corentin Martins, en place depuis six ans maintenant, à la tête de l’équipe A. « Le président Ahmed Yahia, avec les membres de son board, a insufflé cette dynamique depuis plusieurs saisons, développe Aït Ouarab, également adjoint de la sélection aux côtés de Martins. Et tout cela se traduit aujourd’hui par des structures de travail de plus en plus crédibles, des commissions d’encadrement de plus en plus organisées, des championnats de plus en plus qualitatifs, et surtout le développement des compétences dans les différents staffs. »



Réussir à domicile


Sportivement, la perspective de cette CAN à la maison, forcément, donne quelques idées. « Toutes les nations qui démarrent ce genre de compétition ont le même rêve secret de gagner tous les matchs, sourit Ahmed Aït Ouarab. Mais notre devoir de techniciens est bien entendu de savoir concilier ambition et humilité, d’encourager nos joueurs à se surpasser pour gagner les matchs, ou en tout cas de tout faire pour rendre le peuple fier de notre prestation. » Avec, pourquoi pas, deux jeunes Chamois dans l’effectif pour y parvenir.





Source : La Nouvelle République