Covid-19 : Nouadhibou crie à l’injustice, la CAF rappelle le règlement


Le FC Nouadhibou ne digère pas. Faute d’avoir pu inscrire le nombre requis de 16 joueurs sur la feuille de match, le club mauritanien a été éliminé de la Ligue des Champions sans pouvoir jouer. Un cas d’école du caractère drastique du protocole anti-Covid de la CAF. Football365 Afrique donne aujourd’hui la parole aux acteurs de cet imbroglio. Et en premier lieu Amir Abdou, nommé le mois dernier entraîneur du FC Nouadhibou. « On a vécu une injustice, lâche Amir Abdou dans une vidéo postée sur la page Facebook du club. J’éprouve beaucoup de déception pour les joueurs. On avait beaucoup travaillé, on était prêts. On sait qu’il y a des choses qu’on ne peut pas maîtriser en Afrique. Des choses qu’on ne peut accepter. Ce qu’on a vécu [samedi et dimanche]. »

Rembobinons. Arrivés à Accra jeudi, soit l’avant-veille de la date prévue du match, les champions de Mauritanie et leurs encadrants subissent des tests PCR. Tous sont alors négatifs. « Le soir, on a voulu s’entraîner pour faire un décrassage. On n’a pas pu avoir de stade et on s’est entraînés sur le parking de l’hôtel. Les hostilités avaient démarré… », poursuit Amir Abdou, qui ne croit pas si bien dire. Les choses se gâtent le vendredi, à J-1 du match, quand de nouveaux tests, salivaires, sont demandés au FC Nouadhibou. « Dans la nuit de vendredi à samedi, le commissaire responsable nous appelle et nous annonce que deux joueurs sont positifs. On a un petit affolement avec le staff, d’ailleurs on était surpris d’un appel à 3 heures du matin. On recherche un laboratoire privé agréé, on emmène les deux joueurs passer les tests et ils sont négatifs. »
Abdou : « Les gens ont vu ce qui s’était passé »


Fin des soucis ? Pas du tout. Amir Abdou poursuit son récit : « On a présenté ces résultats aux commissaires du match, le samedi. Ils les ont rejetés. Le ton est un peu monté mais on ne s’est pas laissé faire, en leur disant de nous exclure s’ils pouvaient prouver que nos tests étaient faux. » L’arbitre de la rencontre attend alors les 45 minutes réglementaires et annonce le report du match à une date ultérieure. « J’ajoute que nous avons été ‘très bien accueillis’ dans les vestiaires, puisqu’ils nous ont mis la climatisation pendant notre échauffement alors qu’on leur avait demandé de l’enlever. Il devait faire 12 degrés dans la pièce… Ce n’est ne partie des aléas que nous avons subis », ajoute Amir Abdou, qui n’est effectivement pas au bout de ses peines.

Dans la soirée, un appel de la CAF demande au club mauritanien de refaire les tests Covid pour jouer le match le dimanche. Difficile de se retourner dans un délai aussi serré. « Impossible de trouver un laboratoire le samedi soir. Il a fallu en trouver un le dimanche. La responsable Covid était avec nous, le commissaire absent. On est parti avec cette dame passer les tests, vers 10 heures, pour être au stade vers 14 heures. On est revenus à l’hôtel pour manger et prendre nos affaires et on est partis au stade. » Après une heure et demie d’attente dans les vestiaires, le résultat tombe : les deux joueurs restent positifs et sont placés à l’isolement pas la police locale. Le couperet tombe alors pour le FC Nouadhibou : avec seulement 14 joueurs, contre un minimum de 16 requis sur la feuille de match, la rencontre est perdue sur tapis vert. « Je suis déçu, je n’incrimine personne, mais les gens ont vu ce qui s’était passé », conclut Amir Abdou, amer.
La CAF s’en tient à son règlement


Contactée ce lundi par Football365 Afrique, la Confédération africaine de football a répondu, droite dans ses bottes… et son règlement Covid, calqué sur celui de l’UEFA. « Le match n’a pas été joué car l’équipe mauritanienne n’a pas pu compléter le nombre minimum de joueurs fixé par la CAF pour commencer la partie en raison des cas déclarés positifs au Covid dans l’équipe. En conséquence, le FC Nouadhibou a été disqualifié, explique Alexandre Siewe, directeur de la communication de la CAF, avant de risquer une hypothèse. « Il ont dû voyager à 16 car après les 2 cas Covid il ne leur restait que 11 joueurs et 3 remplaçants… Or c’est contre la règle à savoir au moins 11 joueurs dont 1 gardien de but et quatre remplaçants. »

Dura lex, sed lex… Pour rappel, chaque équipe est autorisée à enregistrer un maximum de 40 joueurs sur sa liste africaine. Actuellement fermées, les inscriptions seront de nouveau ouvertes du 10 au 31 janvier 2021. Chaque club sera alors autorisé à inscrire jusqu’à sept joueurs, à la seule condition de ne pas dépasser le maximum de 40 joueurs.
Football365Afrique